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Rare, mais très grave, voire potentiellement mortel, le Syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse aiguë qui peut survenir au cours des règles chez des femmes jeunes et en bonne santé, porteuses de dispositifs intra-vaginaux (tampons ou coupes menstruelles).
En cause le plus souvent, la bactérie Staphylococcus aureus (staphylocoque doré), présente naturellement chez 20 à 30% des femmes au niveau de la flore vaginale. Dans certaines conditions, la bactérie se développe et libère une toxine extrêmement dangereuse, appelée TSST-1. Lorsque cette toxine traverse la paroi vaginale et gagne la circulation sanguine, elle déclenche une inflammation généralisée qui peut être fatale si elle n’est pas prise en charge correctement.
Identifié dans les années 80 puis quasiment disparu, le SCT a refait son apparition au cours des années 90 et ne cesse de croitre depuis, avec 2 cas déclarés en 1999, 4 en 2004 et plus de 20 en 2014… On lui impute au moins un décès de jeune femme et plusieurs cas d’amputations liés à la survenue de nécrose. De quoi alerter les spécialistes et notamment le Centre national de référence (CNR) des staphylocoques des Hospices civils de Lyon, qui mène de nombreux travaux et enquêtes pour mieux comprendre le phénomène.
« Seules 5% des femmes sont porteuses de la souche de staphylocoque doré capable de produire la toxine responsable du choc, note le Pr Gérard Lina, médecin au CNR. La maladie est rare car on estime qu’elle concerne 1/100.000 femmes. Notre objectif est donc de comprendre pourquoi certaines femmes porteuses de la souche font des SCT et d’autres pas ».
En résumé, les spécialistes cherchent à identifier les autres facteurs qui interviennent. Car mieux comprendre les causes de survenue de cette infection aiguë permet aussi d’adopter les bons réflexes pour l’éviter.
Autre point essentiel, savoir reconnaître les signes évocateurs d’un SCT qui doivent amener la femme à consulter, car plus la prise en charge est précoce, meilleur est le pronostic.
Le choc toxique menstruel résulte probablement de l’interaction de plusieurs facteurs de risque parmi lesquels un mésusage des dispositifs intra-vaginaux (temps d’utilisation trop longs) et un manque d’information sur les règles d’hygiène à respecter.
Pour augmenter sa concentration au niveau vaginal, le staphylocoque doré doit bénéficier d’un milieu de culture propice, en l’occurrence, le flux menstruel. « Lorsque ce dernier est bloqué au niveau du vagin par l’utilisation d’un tampon hygiénique ou d’une coupe menstruelle, le staphylocoque va l’utiliser comme milieu de culture, explique le Pr Lina. La bactérie se multiplie jusqu’à atteindre la concentration qui lui permet de produire sa toxine. Celle-ci traverse alors la paroi vaginale et passe dans la circulation sanguine, déclenchant une inflammation qui se généralise. »
Une étude menée récemment par le CNR des staphylocoques à la suite d’une collecte de tampons usagés montre toutefois que la qualité des tampons périodiques commercialisés en France n’est pas remise en cause.
« Au laboratoire, aucun dispositif vaginal testé – tampons ou coupes menstruelles – ne favorise la croissance et la production de la toxine », poursuit le spécialiste qui ne remet pas en cause leur utilisation.
Acteurs incontournables à la survenue d’un SCT, les dispositifs intra-vaginaux ne sont donc pas directement responsables de la maladie. Un point rassurant pour les millions de femmes qui les utilisent chaque jour. En revanche, leur utilisation erronée et notamment trop prolongée serait-elle un facteur de risque de SCT ?
« Une étude en cours semble confirmer que les cas de choc toxiques menstruels sont liés à une utilisation prolongée du tampon ou de la coupe menstruelle au-delà de 6 heures », souligne le Pr Lina. Les spécialistes préconisent donc des utilisations courtes, de l’ordre de 4 à 6 heures maximum – contrairement à certaines notices qui maintiennent la durée maximale d’utilisation à 8 heures ! Il est également conseillé d’opter pour des serviettes hygiéniques durant la nuit. « Lorsque le sang n’est pas bloqué au niveau du vagin, mais éliminé au niveau de la vulve et collecté au moyen d’une serviette, le risque est alors quasi-nul », note le Pr Lina.
Autre facteur de risque pointé du doigt par les spécialistes, le non respect des règles d’hygiène et notamment du lavage de mains, avant et après introduction du tampon périodique ou de la coupe menstruelle. Le staphylocoque peut en effet se retrouver sur les mains, en provenance du périnée, du tube digestif, mais aussi du nez qui est un site de portage très classique de la bactérie. « Il y a un vrai travail d’éducation à la santé à mener auprès des jeunes filles pour les sensibiliser à l’importance du lavage des mains avant et après introduction du tampon ou de la coupe », insiste le Pr Lina.
Enfin, d’autres pistes sont évoquées pour expliquer la survenue du choc toxique menstruel, notamment la composition de la flore vaginale ou encore la présence de facteurs héréditaires de prédisposition, mais ce ne sont là encore que des hypothèses.
Les patientes ont d’abord en apparence les signes d’un syndrome grippal ou de gastro-entérite, mais certains symptômes doivent les amener à enlever immédiatement leur dispositif intra-vaginal et à consulter en urgence.
Les premiers signes évocateurs du syndrome de choc toxique (SCT) lié aux règles sont souvent peu spécifiques.
On observe fréquemment un syndrome grippal, caractérisé par :
A ces signes peuvent s’ajouter, ceux évocateurs d’une gastro-entérite avec des nausées, une diarrhée et des vomissements.
Enfin, un signe très évocateur du SCT qui survient assez vite est une éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil.
Sans prise en charge, l’état de la patiente peut se dégrader très rapidement, avec une baisse de la pression artérielle, une confusion cérébrale ainsi que des défaillances d’organes et des nécroses, pouvant conduire au décès.
Un syndrome de choc toxique lié aux règles est une urgence thérapeutique qui relève d’une prise en charge hospitalière, en service d’urgences ou de réanimation.
La prise en charge associe le retrait du dispositif intra-vaginal si cela n’a pas été fait, un traitement symptomatique et une antibiothérapie dans l’objectif de diminuer la quantité de bactéries au niveau du vagin et de bloquer la production de toxines avec certains antibiotiques spécifiques.
« Plus la prise en charge est précoce, plus elle est efficace, rappelle le Pr Lina en insistant sur le fait que la femme est le 1er acteur de cette prise en charge :
Il faut immédiatement enlever son tampon ou sa coupe menstruelle et consulter en urgence.
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Auteur : Charlotte Delloye
Consultant expert : Pr Gérard Lina, responsable du Centre national de référence (CNR) des staphylocoques des Hospices civils de Lyon
Sources :
- Hospices civils de Lyon. Centre national de référence des staphylocoques. Communiqué de presse. Publié le 19/10/2016
- Hospices civils de Lyon. Chocs toxique : Enquête sur l’usage des tampons périodiques. Publié le 04/07/2017
- Lequotidiendumédecin.fr. Choc Toxique, les tampons et coupes périodiques ne sont pas en cause selon le CNR de Lyon. 05/07/2017
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